« Je suis ici pour vous dire à quel point j'ai souffert »
Après être sorti de son anonymat pour la première fois lundi lors de deux interviews, Nafissatou Diallo s'est exprimée au cours d'une conférence de presse ce jeudi 28 juillet. Une courte intervention au cours de laquelle elle a remercié tous ses soutiens.
L'allocution aura duré en tout et pour tout 3 minutes et 4 secondes. Après Newsweek et ABC en début de semaine (lire notre article > Affaire DSK : la femme de chambre rompt le silence), Nafissatou Diallo s'est de nouveau exprimée jeudi, cette fois dans le cadre d'une conférence de presse, organisée dans un quartier pauvre du sud de Brooklyn par le United African Congress, l'organisation communautaire africaine de New York.
Aux côtés de son avocat Kenneth Thomspon, la femme de chambre du Sofitel de Manhattan a tenu notamment à remercier "personnellement le large rassemblement de New-Yorkais qui l'ont soutenue, elle et sa fille, lors de cette terrible épreuve". "Avec ma fille, je pleure tous les jours", a-t-elle confié, disant qu'elle "voulait être courageuse pour toutes les femmes du monde".
L'avocat promet de porter l'affaire au civil
Auparavant, Nafissatou Diallo qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle, a précisé qu'elle avait tenu à s'exprimer publiquement parce qu'on "l'avait beaucoup diffamée", "j'ai entendu des choses très dures". "Je ne veux pas que ce qui m'est arrivé arrive à d'autres femmes", a-t-elle encore lancé au terme de sa rapide intervention.
La veille, Nafissatou Diallo avait été entendue durant 8 heures par le procureur de New York au sujet de la conversation téléphonique qu'elle aurait eu le lendemain de l'agression présumée avec un ami emprisonné en Arizona pour trafic de drogue (lire notre article > Affaire DSK : opération réhabilitation pour Nafissatou Diallo).
Vidéo: la déclaration de Nafissatou Diallo
Verbatim de la déclaration de Nafissatou Diallo |
"Ces deux derniers mois, je suis passée par beaucoup d'épreuves, avec ma fille, on a vécu beaucoup de choses (...) Moi et ma famille, nous avons vécu beaucoup d'épreuves. La seule raison pour laquelle je suis ici est parce que les gens m'ont traitée de plein de mauvais noms, c'est pour ça que je suis là, pour que les gens comprennent que beaucoup de choses que l'on dit sur moi ne sont pas vraies. Ces deux derniers mois, comme je l'ai dit, on a subi beaucoup d'épreuves avec ma fille. (...) Ma fille m'a dit: 's'il te plaît maman, arrête de pleurer, les gens t'appellent par de mauvais noms, les gens disent des mauvaises choses sur toi parce qu'ils te connaissent pas. Tu dois te rappeler: ce gars est puissant, tout le monde sait ça, mais pour toi, seuls les gens avec qui tu travailles, ou tes voisins qui te connaissent... ces gens disent des bonnes choses sur toi parce qu'ils te connaissent, s'il te plaît maman arrête de pleurer, pour moi...' Je vais être forte pour toi ma fille et pour toutes les autres femmes dans le monde. Je ne veux pas que ce qui m'est arrivé arrive à d'autres femmes dans le monde. C'est juste trop pour moi, c'est trop pour moi et ma fille. Et je suis ici pour le dire à tout le monde, les gens qui m'aiment et me soutiennent, je veux dire merci à tout le monde, je suis passée par des épreuves difficiles... Je me dis: Dieu, pourquoi moi? Pourquoi moi? Je veux juste remercier tout le monde" |
19h06. Fin de l'opération.
19h05. Kenneth Thompson pense que «Tristane Banon dit la vérité». «Nous espérons qu'elle reussira dans son action contre Dominique Strauss-Kahn. Nous avons été heureux que son avocat vienne de Paris pour dialoguer ensemble. Je ne peux pas en dire plus mais nous la soutenons.
19h03. L'avocat de Nafissatou Diallo est formel : «Je suis sûr qu'elle n'a pas essayé d'extorquer des fonds à Dominique Strauss-Kahn.»
18h59. Thompson continue sa démonstration : «Il y a une épaule blessée, des hématomes sur la zone vaginale, elle a craché, elle tremblait. Tout ca est important. Il y a des preuves physiques.»
18h51. «Le procureur a une obligation de défendre la victime, assure Kenneth Thompson, qui a repris la parole, confirmant qu'il y aura aussi un procès civil, même si le procureur classe l'affaire. Nafissatou veut la justice», ajoute l'avocat, qui accuse celui de DSK de faire le «show».
18h48. Une universitaire et un autre responsable se succèdent. Ce dernier accuse le bureau du procureur Vance de diffuser de fausses informations.
18h40. Le défilé des soutiens continue et c'est Souleymane Diallo, représentant de la communauté guinéenne, qui plaide pour Nafissatou. «Je voudrais féliciter Nafissatou. La difficulté pour une personne de notre culture de se dresser dans ce genre de situation est immense. Nous sommes à ses côtés, nous voulons qu'elle soit forte.»
18h36. Nafissatou quitte le centre communautaire chrétien.
18h35. Mohammed Nurhussein, président du United African Congress, prend la parole : «Elle s'est comportée avec dignité, sans jamais perdre foi dans la jutice, qui viendra un jour pour elle. Nafissatou est une victime. Les futures générations de juristes apprendront que Nafissatou a contribué à faire évoluer l'histoire du droit envers les victimes de viol.»
18h33. «Pourquoi cela m'arrive à moi ? je veux simplement remercier chacun et chacune d'entre vous», conclut elle sa courte intervention.
18h32. «Toutes les choses qui ont été dites à mon encontre sont fausses», déclare-t-elle. «Je suis ici pour vous dire à quel point j'ai souffert. Ma fille a beaucoup souffert aussi. Nous pleurons tous les jours, nous ne dormons pas», avait elle commencé. «Je ne veux pas que ce qui m'est arrivé arrive à d'autres femmes».
18h30. Nafissatou Diallo prend la parole et se présente. Elle porte un tailleur noir et un chemisier blanc.
18h25. «Nous représentons Nafi Diallo mais aussi toutes les femmes du monde qui ont été violées et ont subi des violences sexuelles», déclare Kenneth Thompson.
18h20. Nafissatou Diallo arrive dans la salle dans laquelle de très nombreux journalistes patientent.
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