jeudi 28 juillet 2011

VIDEO: Conférence de presse de Nafissatou Diallo




« Je suis ici pour vous dire à  quel point j'ai souffert »
Après être sorti de son anonymat pour la première fois lundi lors de deux interviews, Nafissatou Diallo s'est exprimée au cours d'une conférence de presse ce jeudi 28 juillet. Une courte intervention au cours de laquelle elle a remercié tous ses soutiens.

L'allocution aura duré en tout et pour tout 3 minutes et 4 secondes. Après Newsweek et ABC en début de semaine (lire notre article > Affaire DSK : la femme de chambre rompt le silence), Nafissatou Diallo s'est de nouveau exprimée jeudi, cette fois dans le cadre d'une conférence de presse, organisée dans un quartier pauvre du sud de Brooklyn par le United African Congress, l'organisation communautaire africaine de New York.
Aux côtés de son avocat Kenneth Thomspon, la femme de chambre du Sofitel de Manhattan a tenu notamment à remercier "personnellement le large rassemblement de New-Yorkais qui l'ont soutenue, elle et sa fille, lors de cette terrible épreuve". "Avec ma fille, je pleure tous les jours", a-t-elle confié, disant qu'elle "voulait être courageuse pour toutes les femmes du monde".

L'avocat promet de porter l'affaire au civil
Auparavant, Nafissatou Diallo qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle, a précisé qu'elle avait tenu à s'exprimer publiquement parce qu'on "l'avait beaucoup diffamée", "j'ai entendu des choses très dures". "Je ne veux pas que ce qui m'est arrivé arrive à d'autres femmes", a-t-elle encore lancé au terme de sa rapide intervention.
La veille, Nafissatou Diallo avait été entendue durant 8 heures par le procureur de New York au sujet de la conversation téléphonique qu'elle aurait eu le lendemain de l'agression présumée avec un ami emprisonné en Arizona pour trafic de drogue (lire notre article > Affaire DSK : opération réhabilitation pour Nafissatou Diallo).

Vidéo: la déclaration de Nafissatou Diallo

Verbatim de la déclaration de Nafissatou Diallo
"Ces deux derniers mois, je suis passée par beaucoup d'épreuves, avec ma fille, on a vécu beaucoup de choses (...) Moi et ma famille, nous avons vécu beaucoup d'épreuves. La seule raison pour laquelle je suis ici est parce que les gens m'ont traitée de plein de mauvais noms, c'est pour ça que je suis là, pour que les gens comprennent que beaucoup de choses que l'on dit sur moi ne sont pas vraies. Ces deux derniers mois, comme je l'ai dit, on a subi beaucoup d'épreuves avec ma fille. (...) Ma fille m'a dit: 's'il te plaît maman, arrête de pleurer, les gens t'appellent par de mauvais noms, les gens disent des mauvaises choses sur toi parce qu'ils te connaissent pas. Tu dois te rappeler: ce gars est puissant, tout le monde sait ça, mais pour toi, seuls les gens avec qui tu travailles, ou tes voisins qui te connaissent... ces gens disent des bonnes choses sur toi parce qu'ils te connaissent, s'il te plaît maman arrête de pleurer, pour moi...' Je vais être forte pour toi ma fille et pour toutes les autres femmes dans le monde. Je ne veux pas que ce qui m'est arrivé arrive à d'autres femmes dans le monde. C'est juste trop pour moi, c'est trop pour moi et ma fille. Et je suis ici pour le dire à tout le monde, les gens qui m'aiment et me soutiennent, je veux dire merci à tout le monde, je suis passée par des épreuves difficiles... Je me dis: Dieu, pourquoi moi? Pourquoi moi? Je veux juste remercier tout le monde"
Le fil de la conférence de presse

19h06. Fin de l'opération. 

19h05. Kenneth Thompson pense que «Tristane Banon dit la vérité». «Nous espérons qu'elle reussira dans son action contre Dominique Strauss-Kahn. Nous avons été heureux que son avocat vienne de Paris pour dialoguer ensemble. Je ne peux pas en dire plus mais nous la soutenons. 

19h03. L'avocat de Nafissatou Diallo est formel : «Je suis sûr qu'elle n'a pas essayé d'extorquer des fonds à Dominique Strauss-Kahn.» 

18h59. Thompson continue sa démonstration : «Il y a une épaule blessée, des hématomes sur la zone vaginale, elle a craché, elle tremblait. Tout ca est important. Il y a des preuves physiques.» 

18h51. «Le procureur a une obligation de défendre la victime, assure Kenneth Thompson, qui a repris la parole, confirmant qu'il y aura aussi un procès civil, même si le procureur classe l'affaire. Nafissatou veut la justice», ajoute l'avocat, qui accuse celui de DSK de faire le «show». 

18h48. Une universitaire et un autre responsable se succèdent. Ce dernier accuse le bureau du procureur Vance de diffuser de fausses informations. 

18h40. Le défilé des soutiens continue et c'est Souleymane Diallo, représentant de la communauté guinéenne, qui plaide pour Nafissatou. «Je voudrais féliciter Nafissatou. La difficulté pour une personne de notre culture de se dresser dans ce genre de situation est immense. Nous sommes à ses côtés, nous voulons qu'elle soit forte.»

18h36. Nafissatou quitte le centre communautaire chrétien. 

18h35. Mohammed Nurhussein, président du United African Congress, prend la parole : «Elle s'est comportée avec dignité, sans jamais perdre foi dans la jutice, qui viendra un jour pour elle. Nafissatou est une victime. Les futures générations de juristes apprendront que Nafissatou a contribué à faire évoluer l'histoire du droit envers les victimes de viol.»

18h33. «Pourquoi cela m'arrive à moi ? je veux simplement remercier chacun et chacune d'entre vous», conclut elle sa courte intervention.

18h32
. «Toutes les choses qui ont été dites à mon encontre sont fausses», déclare-t-elle. «Je suis ici pour vous dire à  quel point j'ai souffert. Ma fille a beaucoup souffert aussi. Nous pleurons tous les jours, nous ne dormons pas», avait elle commencé. «Je ne veux pas que ce qui m'est arrivé arrive à d'autres femmes».

18h30. Nafissatou Diallo prend la parole et se présente. Elle porte un tailleur noir et un chemisier blanc. 

18h25. «Nous représentons Nafi Diallo mais aussi toutes les femmes du monde qui ont été violées et ont subi des violences sexuelles», déclare Kenneth Thompson.

18h20. Nafissatou Diallo arrive dans la salle dans laquelle de très nombreux journalistes patientent.


mardi 26 juillet 2011

VIDEO: Débriefing de l'Interview de Nafissatou Diallo

Good Morning America:
Réactions et analyses de l'interview de Nafissatou Diallo par des experts

La femme de ménage est en ​​« Campagne médiatique »
Les avocats Dan Abrams et Christopher Dickey commentent la réaction des avocats de DSK à l'interview sur ABC.


Dan Abrams : « C’était important pour lui de montrer sa cliente au monde pour que les gens cessent de fantasmer. Mais c’est un peu sa dernière carte. Qu’il l’abatte maintenant montre qu’il craint vraiment que le procureur abandonne les charges. Mais l’opinion va être partagée sur ces sorties médiatiques. Certains vont penser qu’elle cherche à faire parler d’elle. Qu’elle répète une version des faits apprise par cœur avec ses avocats. »

L’avis de Christopher Dickey, chef du bureau parisien du magazine « Newsweek » sur ABC qui a pu interroger la jeune femme pendant plus de trois heures est également mitigé : « Elle est très convaincante quand elle parle des faits. Quand elle parle de son passé, elle semble en revanche avoir du mal à trouver les bonnes réponses. »

VIDEO: L'Interview de Nafissatou Diallo pour ABC News

Good Morning America:
Extraits de l'interview de Nafissatou Diallo à ABC News


L'accusatrice de Dominique Strauss-Kahn parle...
Nafissatou Diallo raconte à la journaliste Robin Roberts que Strauss-Kahn doit être envoyé en prison.



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Elle a d’abord été dissimulée sous un drap, à sa sortie du commissariat de Harlem le 14 mai juste après l’agression dont elle se dit victime. Pendant deux mois, comme elle le raconte au magazine « Newsweek », Nafissatou Diallo a ensuite été cachée dans un hôtel pour échapper aux journalistes et à la photo qui révélerait son visage au monde entier.


Changer l’image de la plaignante

Hier, Nafissatou Diallo est pourtant apparue à la une de « Newsweek »le magazine le plus vendu au monde, et dans le programme phare de la chaîne de télé ABC, « Good Morning America. » Le but est « que le monde sache qu’elle n’est ni une artiste du racket, ni une prostituée, a expliqué Douglas Wigdor, l’un des défenseurs de la jeune femme avec Kenneth Thompson. Elle est attaquée […] et elle a jugé important de mettre un nom et un visage sur son récit. » Ses avocats ont précisé qu'« elle comptait prochainement déposer une plainte au civil ». Depuis la libération sur parole de DSK le 1er juillet due à la découverte par le procureur de certains mensonges de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson avait laissé entendre que sa cliente parlerait. Le bruit de l’organisation d’une conférence de presse avait même couru. « C’était important pour lui de montrer sa cliente au monde pour que les gens cessent de fantasmer, note un avocat pénaliste américain. Mais c’est un peu sa dernière carte. Qu’il l’abatte maintenant montre qu’il craint vraiment que le procureur abandonne les charges. Mais l’opinion va être partagée sur ces sorties médiatiques. Certains vont penser qu’elle cherche à faire parler d’elle. Qu’elle répète une version des faits apprise par cœur avec ses avocats. »L’avis d’un des journalistes de « Newsweek » qui a pu interroger la jeune femme pendant plus de trois heures est également mitigé. « Elle est très convaincante quand elle parle des faits, a déclaré Christopher Dickey, chef du bureau parisien du magazine sur ABC hier matin. Quand elle parle de son passé, elle semble en revanche avoir du mal à trouver les bonnes réponses. »

Extrait de l'interview avec sous-titrage en français




lundi 25 juillet 2011

EXCLUSIVE: Extraits de l'interview télévisée de Nafissatou Diallo sur ABC

Vidéo de Nafissatou Diallo en exclusivité pour la chaîne ABC dans Good Morning America


Interview lundi sur "Good Morning America" ​​et "World News with Diane Sawyer",
et mardi sur "Nightline".

La photo de Nafissatou Diallo aujourd'hui pour ABC News

La photo de Nafissatou Diallo aujourd'hui
NAFISSATOU DIALLO PREND LA PAROLE !
Pour la première fois depuis le 14 mai dernier, la femme de chambre de 32 ans qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle, donne sa version des faits dans les médias

Deux interviews, La première au magazine américain Newsweek – elle fait bien sûr la Une – la seconde à la chaîne de télévision ABC – elle sera dévoilée dans son intégralité mardi. Nafissatou Diallo, la femme de chambre de 32 ans qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle, sort enfin de l’ombre pour raconter ce qu’elle a subi le 14 mai dernier, dans une Suite présidentielle du Sofitel de Times Square. Le moment a sans doute été choisi en concertation avec son avocat Kenneth Thompson. Alors que le 1er juillet dernier, les équipes du procureur avaient elles-mêmes remis en question la crédibilité de la victime, ce qui avait conduit la libération sous condition de DSK au terme d’une audience imprévue, l’ouverture d’une enquête préliminaire en France suite aux accusations de Tristane Banon a provoqué un nouveau temps médiatique, beaucoup moins favorable à l’ancien directeur du Fonds monétaire international.

ELLE DÉCRIT UN RAPPORT ORAL FORCÉ

Nafissatou Diallo a donné sa version des faits à Robin Roberts, d'ABC News
«Newsweek» revient donc sur l’affaire DSK et sur le long témoignage de Nafissatou Diallo. L’entretien s’est déroulé durant trois heures, en présence des avocats de la femme de chambre, précisent les journalistes Christopher Christopher Dickey et John Solomon. La réfugiée guinéenne décrit son travail au Sofitel, pour 25 dollars de l’heure en plus des pourboires comme le travail d’une équipe. «J’aimais mon job. J’aime mes collègues. De tant de pays différents. Des Américains, des Africains, des Chinois. Mais nous étions tous pareils, ici», explique-t-elle. Et «Nafi», comme elle est surnommée dans le magazine, de revenir sur l’agression sexuelle présumée du 14 mai dernier. Sa rencontre avec DSK, nu, dans la Suite 2806. Si sa version des faits avait déjà été racontée par Kenneth Thompson, le 1er juillet dernier, certains détails sont donnés par la femme de chambre, comme des phrases qu’auraient prononcées DSK. «Tu es magnifique», lui aurait-il dit, notamment, après avoir fermé la porte de la Suite. La suite est plus crue. Nafissatou Diallo décrit le rapport oral forcé aux journalistes de Newsweek. «Il me tenait la tête si dur ici», a-t-elle ainsi déclaré, en mimant le geste. «Il était en mouvement en faisant un bruit (…), me jetait des Suce ma 'Je ne veux pas dire’».

Alors que la prochaine audience se déroulera le 1er août prochain, la Guinéenne ne cache pas sa haine envers l’homme qui aurait détruit sa vie. «A cause de lui, ils me considèrent comme une prostituée. Je veux qu’il aille en prison. Je veux qu’il sache qu’il y a des lieux où tu ne peux pas utiliser ton pouvoir ni ton argent», affirme-t-elle, déclarant également ne pas penser à l’argent.


Nafissatou Diallo : L'entretien exclusif publié par "Newsweek"


Nafissatou Diallo se confie à  Newsweek et ABC News


Elle a maintenant un visage et une voix. Nafissatou Diallo, la femme de ménage du Sofitel de Manhattan qui accuse Dominique Strauss-Khan de l'avoir agressée sexuellement, le 14 mai dernier, dans la suite 2806 de l'hôtel, a raconté son histoire au magazine Newsweek, qui la publie en exclusivité dans ses éditions de lundi et sur son site internetLa jeune femme doit aussi apparaître lundi dans l'émission «Good Morning America» de la chaîne de télévision ABC.


L'interview exclusive de Nafissatou Diallo publiée dans le
Newsweek, disponible dans les kiosques lundi matin.
L'hebdo d'information américain décrit tout d'abord, sous la plume de deux journalistes, Christopher Dickey et John Solomon, la rencontre avec le témoin clef de ce qui est devenu «l'affaire DSK». Peau claire légèrement grêlée de cicatrices d'acné, chevelure lissée et teintée au henné, silhouette sculpturale, «Nafi» Diallo affiche souvent une expression de profonde mélancolie, notent-ils. La femme de chambre guinéenne, âgée de 32 ans, ne sait ni lire, ni écrire. Elle a peu d'amis proches et convient que certains des hommes qu'elle connaît ont abusé de sa confiance. L'un d'eux, détenu dans une prison fédérale d'Arizona, a eu accès à ses comptes bancaires en échange de cadeaux de mauvaise qualité.


«Newsweek» précise qu'elle a pleuré plusieurs fois durant l'interview, des larmes qui semblaient parfois forcées. Aux questions sur son passé, l'Afrique, son père, son défunt mari, elle a parfois opposé des réponses vagues. Avant de s'animer au moment d'évoquer l'agression. Nafissatou est alors formelle : elle n'entre dans la suite 2806 pour la nettoyer que lorsque l'employé chargé du room-service en ressort avec un plateau, lui assurant qu'elle est vide. Elle s'annonce à voix haute depuis l'entrée, en regardant dans la chambre : «Hello ? housekeeping». Elle se trouve soudain face à un homme aux cheveux blancs, entièrement nu. 


«Je suis désolée», «Vous n'avez pas à l'être» 

«Mon Dieu, je suis désolée», dit-elle. «Vous n'avez pas à l'être», répond-il. Il m'avait l'air fou, dit-elle aujourd'hui, expliquant qu'il lui a empoigné les seins, en claquant la porte. «Vous êtes belle», dit-il, luttant avec elle à travers la pièce. «Monsieur, arrêtez tout de suite, je n'ai pas envie de perder mon travail», aurait-elle répondu. Elle explique à Newsweek avoir été entrainée sur le lit, s'être détournée au moment où il tentait de la forcer une première fois à une fellation. Elle le repousse, se relève, le menace d'appeler son supérieur. Elle se réfugie vers la salle de bains, sa jupe d'uniforme déboutonnée. 

L'homme qu'elle décrit comme Dominique Strauss-Kahn lui baisse la jupe, la blesse en déchirant ses collants, laissant une marque qui sera encore visible quelques heures plus tard à l'hôpital. Il l'oblige à s'agenouiller, dos au mur, lui empoigne violemment la tête à deux mains et la force à nouveau à une fellation. Elle le décrit gémissant, explique qu'elle a recraché son sperme sur le sol avant de s'enfuir en courant, effrayée, sans se retourner. Elle se cache dans le couloir, tente de retrouver ses esprits et voit l'homme du 2806 sortir vers l'ascenseur. Le tout a duré moins de quinze minutes.

Une version corroborée par les cartes d'accès et le dossier médical

Photo de Nafissatou Diallo et la journaliste Robin Roberts
lors de l'interview télévisée exclusive pour ABC News
diffusée mardi 26 juillet à 23:35 dans l'émission "Nightline" sur ABC.
 
Elle reconnaît être retournée dans la suite 2806, expliquant qu'elle était désemparée. Newsweek note que la chronologie de son récit correspond avec les enregistrements laissés par sa carte d'accès, et que les détails physiques sont corroborés par les dossiers médicaux de l'hôpital où elle a été examinée. Excepté lorsqu'elle affirme que DSK lui a parlé durant l'agression.  

Après l'hôpital, elle est ramenée à l'hôtel pour détailler aux policiers les circonstances de l'agression. Elle n'est raccompagnée chez elle qu'à 3 heures du matin. Le matin, en voyant les bulletins d'information, elle dit avoir pris peur en réalisant qui est DSK. Sa fille la rassure. L'après-midi, elle est appelée au commissariat pour la séance d'identification et désigne le «numéro 3». Elle passe les semaines suivantes dans un hôtel, avec sa fille, sans communiquer avec l'extérieur.

«Son but est d'enflammer l'opinion publique»

Entre-temps, au lendemain de l'incident, elle a reçu un appel d'Amara Tarawally, un Sierra Leonais, neveu d'un de ses anciens employeurs, qui a eu la mauvaise idée d'acheter pour 40.000 dollars de marijuana à... des policiers infiltrés. Il est en prison en Arizona lorsque lui et Nafissatou se parlent au téléphonent. Ils s'expriment dans son dialecte à elle. Une phrase en particulier entamera la crédibilité de la femme de ménage aux yeux du procureur. Un doute existe, selon Newsweek, sur la transcription de leurs propos versée dans un premier temps au dossier.

Nafissatou Diallo déclare avoir accordé cette interview pour corriger le portrait tendancieux fait d'elle dans les médias. Elle assure n'avoir jamais changé de version quant à ce que cet homme lui a fait subir. «A cause de lui on me traite de prostituée, déclare-t-elle aux journalistes de l'hebdomadaire. Je veux qu'il aille en prison. Je veux qu'il sache qu'il y a des endroits où on ne peut pas utiliser son pouvoir, où on ne peut pas utiliser son argent». Elle se dit prête à reprendre le travail à l'hôtel, mais pas au contact des clients, plutôt dans un service tel que la lingerie. 

Les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont aussitôt réagi à la publication de cette interview en s'en prenant aux défenseurs de l'accusatrice. «Ce comportement de la part d'avocats est non-professionnel et viole les règles fondamentales du comportement professionnel des avocats, ont-ils affirmé dans un communiqué. Le but évident de ce comportement est d'enflammer l'opinion publique contre un accusé dans une affaire criminelle en cours». Dans une semaine exactement, le 1er août, DSK, inculpé de sept chefs d'accusation, doit de nouveau comparaître devant le tribunal de New York.