dimanche 22 mai 2011

DSK: 7 jours en enfer et un acquittement ?


« Il plaidera non coupable, et en fin de compte il sera acquitté »

Une semaine déjà que "l'affaire DSK" -dont l'avocat reste confiant- agite le macrocosme. L'agression présumée à New-York d'une femme de ménage par le patron du FMI -qui donne lieu à sept chefs d'inculpation- a entrainé un choc en France où l'onde bouleverse la donne sur l'échiquier politique: le duel Aubry-Hollande se prépare au PS alors que l'UMP rit sous cape, trop contente d'être débarassé à si peu de frais du candidat DSK. Choc également en Europe et dans le monde où le FMI se retrouve décapité. Choc enfin dans l'opinion publique interpellée par les traitements faits par la presse de l'affaire. Retour en images et par une chronologie sur une semaine pas tout à fait comme les autres que les internautes ont vécu avec passion et que le Télégramme a voulu traiter avec pondération [Les points de vue de la rédaction].


8H30. Ben Brafman, avocat de DSK : "il sera acquitté"
Dans le quotidien israélien libéral Haaretz daté d'aujourd'hui, l'avocat et ami de Dominique Strauss-Kahn, Benjamin Brafman en visite familiale en Israël, évoque sa confiance en l'issue du procès: «Il plaidera non coupable, et en fin de compte il sera acquitté.»  Par le passé, l'avocat a défendu Michael Jackson, le criminel Salvatore "Sammy the Bull" Gravano, le joueur Jay Cohen et les rappeurs Jay-Z et Sean Combs.  [Témoignage en anglais]
  

Samedi 21 mai: Six jours après son arrestation à New York, Dominique Strauss-Kahn retrouve un semblant de liberté. Contre le versement d'une caution d'un million de dollars, il a pu rejoindre un logement de fonctions d'une société de sécurité situé à deux pas de Ground Zero, au 71 Broadway. Un immeuble désormais assiegé par une foule de journalistes et où DSK ne devrait séjourner que très temporairement. En France, les féministes restent abasourdies par les dérapages verbaux que suscite l'affaire tandis qu'aux Etats Unis, les avocats de DSK fouillent le passé de la victime. [Retour sur la journée du 21 mai heure par heure]


Vendredi 20 mai : Contre une caution d'un million de dollars, Dominique Strauss-Kahn est libéré vers 22H50 de la prison de Rikers Island. C'est en tout cas qu'annonce l'agence de presse Reuters. Hier, l'ancien président du FMI avait été formellement inculpé de sept chefs d'accusation et le 6 juin, il sera de retour au tribunal. Se déclarant «totalement innocent», il devrait alors plaider non coupable, ce qui ouvrira la voie à un procès. Mais DSK pourrait également plaider coupable, ce qui lui permettrait de négocier une peine. Au FMI, la bataille pour sa succession s'est durcie avec l'annonce de candidatures. [Retour sur la journée du 20 mai heure par heure]


Jeudi 19 mai la décision de libérer DSK est prise contre le versement d'une caution d'un million de dollars et d'un dépôt de garantie de cinq millions de dollars. Dominique Strauss-Kahn annonce, par une courte lettre dans laquelel il évoque sa tristesse, sa démission du FMI. L'avocat de DSK s'est rapidement exprimé à la fin de l'audience:  C'est «un grand soulagement pour la famille», a-t-il déclaré. Les strauss-kahniens sont également soulagés : «Cette décision a un sens, elle a été prise contre l'avis du parquet qui estimait qu'il y avait un risque de fuite», a confié Pierre Moscovici. «C'est une étape supplémentaire. Il va pouvoir maintenant préparer avec sans doute plus de sérénité sa défense puisque maintenant il a enfin accès à son dossier. Comme l'ont dit ses avocats le premier soir, c'est une autre bataille qui commence», a ajouté Jean-Jacques Urvoas.  [Retour sur la journée du 19 mai]


Mercredi 18 mai : alors que Dominique Strauss-Kahn est emprisonné à Rikers Island en attendant l'audience de vendredi dans le cadre de son inculpation pour agression sexuelle, qu'il nie, l'avocat de la plaignante dément la thèse d'une relation consentie. On apprend également que le directeur du FMI se rendra au tribunal les fers aux pieds. Il sera, par ailleurs, escorté par des unités spéciales. [Retour sur toute la journée du 18 mai]

Mardi 17 mai 74 ans de prison : c'est la peine maximale de prison qu'encourt Dominique Strauss-Kahn s'il est reconnu coupable d'avoir agressé sexuellement l'employée de l'hôtel Sofitel de New York. En attendant une nouvelle audience, d'ici vendredi, il a été conduit, la nuit dernière, à la prison de Rikers Island, qui accueille 14.000 détenus, mais où il bénéficie d'une cellule individuelle. Alors que le bureau national du PS s'est réuni ce matin, le chef de l'Etat et le Premier ministre, silencieux jusqu'ici, se sont exprimés plus ou moins directement sur l'"affaire DSK". [Retour sur la journée du 17 mai heure par heure

Lundi 16 mai : Dominique Strauss-Kahn, accusé par la justice américaine de faits graves - acte sexuel criminel, tentative de viol et séquestration - a quitté ce matin, encadré par deux policiers, le commissariat de New York où il était détenu. Il est actuellement présenté à un juge du tribunal du sud de Manhattan et entend se défendre "vigoureusement" selon ses avocats. Selon RMC, les avocats du directeur du FMI auraient des preuves de son innocence. [Retour sur la journée du lundi 16 mai heure par heure]

Dimanche 15 mai : Dominique Strauss-Kahn est inculpé d'"agression sexuelle et tentative de viol". DSK nie tous tous les faits qui lui sont reprochés et il a l'intention de plaider non coupable devant le juge, ont indiqué ses avocats. La police new yorkaise reproche au directeur du FMI l'agression, samedi, d'une femme de chambre de 32 ans, employée de l'hôtel de la chaîne française Sofitel situé dans le quartier de Manhattan à New York, où séjournait le directeur du FMI.[Retour sur la journée du 15 mai, heure par heure]

Les féministes abasourdies par les dérapages verbaux

«Abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés» dans les médias français autour de l'affaire DSK, les féministes ne décolèrent pas. Lire également le point de vue de la sociologue Véronique Le Goaziou sur les viols en France.
Avec le concours de personnalités, Osez le féminisme!, Paroles de femmes et La barbe, ont lancé hier un appel avec près de 6.000 signatures, s'élevant contre «l'impunité qui règne dans notre pays quant à l'expression publique d'un sexisme décomplexé». Intitulé «Ils se lâchent, les femmes trinquent», il se conclut par l'annonce d'un rassemblement au pied de Beaubourg, à Paris, aujourd'hui. Parmi les propos dénoncés entendus autour de l'affaire DSK, Jean-François Kahn et sa formule du «troussage de domestique» ou encore Jack Lang déclarant: «Ne pas libérer, alors qu'il n'y a pas mort d'homme, quelqu'un qui verse une caution importante, ça ne se fait pratiquement jamais». Entre-temps, tous deux ont publié des mises au point. Mais pour les auteurs de l'appel, «ces propostendent à minimiser la gravité du viol, à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage».


La victime est «présumée dire la vérité» 

Parmi les signataires, l'anthropologue Françoise Héritier, Clémentine Autain, ex-adjointe au maire de Paris et elle-même victime de viol, et Yvette Roudy, ex-ministre PS, les journalistes Audrey Pulvar et Christine Ockrent ou encore l'humoriste Florence Foresti... «Autant il est présumé innocent, autant sa victime est présumée dire la vérité», souligne Audrey Pulvar, s'étonnant du comportement «assez inquiétant et un peu nombriliste» des responsables socialistes dans un premier temps.

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