De David Germain, La Presse Canadienne
CANNES, France — Faces aux critiques du festival de Cannes, Johnny Depp adopte l'attitude de son célèbre personnage de Jack Sparrow, qui reprend du service dans le quatrième film de la saga des «Pirates des Caraïbes».Johnny Depp a déclaré que les seules critiques dont il avait besoin étaient celles de sa femme, l'actrice française Vanessa Paradis et de leurs deux enfants.
«Ma famille a vu beaucoup plus de mes films que moi, dont celui-ci», a dit l'acteur, en conférence de presse samedi avant la grande première du quatrième volet de «Pirates des Caraïbes».
«Ce sont de vrais anges. J'ai commencé à tester mes personnages sur eux, pour évaluer leurs réactions. Quand ma fille était petite, je parlais avec de drôles de voix en jouant à la Barbie avec elle. Et elle me disait d'arrêter!», a raconté Johnny Depp.
«Quand les membres de ma famille vont voir un film dans lequel je joue, leurs réactions me permettent de voir si j'ai bien travaillé ou non. Je suis chanceux, parce qu'ils semblent les apprécier pour l'instant. Je n'ai toujours pas été mis à pied par mes enfants!»
Et les critiques de Cannes? Pendant les deux premières décennies de sa carrière, l'acteur de 47 ans a surtout joué dans des petits films, la plupart mal reçus par les critiques.
«J'ai toujours craint l'opinion des critiques», a lâché Johnny Depp en riant. «Il me font peur.»
Le quatrième film de la série «Pirates des Caraïbes», dont le concept est inspiré d'une attraction du parc thématique de Disney, met en vedette le coloré pirate Jack Sparrow, une femme pirate incarnée par Penelope Cruz et leur célèbre père, Barbe Noire (Ian McShane), dans leur quête de la fontaine de jouvence.
Geoffrey Rush reprend son rôle de Barbossa. Jerry Bruckheimer a produit le film et Rob Marshall, à qui on doit «Chicago», l'a réalisé. «Pirates des Caraïbes» sera à l'affiche dès mercredi.
Le film a réuni les acteurs Johnny Depp et Penelope Cruz, qui avaient déjà travaillé ensemble en 2001 dans «Blow».
Questionnée sur la quête de la jeunesse éternelle que font les personnages du film, Penelope Cruz a dit qu'elle ne s'en faisait pas à l'idée de vieillir.
«J'aime célébrer les anniversaires, j'ai toujours très hâte», a-t-elle expliqué. «Je viens d'Espagne, et ça explique peut-être la vision que j'ai de ces fêtes, qui est bien différente de celle qu'on a dans des villes comme Los Angeles. Je suis attachée à mes racines, et je n'ai pas peur du changement.»
Chez Disney, qui finance la production, le changement n'a pas toujours été vu d'un aussi bon oeil. Au début, les dirigeants de Disney souhaitaient faire de Jack Sparrow un héros plus conventionnel que celui que Johnny Depp incarne aujourd'hui. L'acteur s'est inspiré du rockeur Keith Richards et du personnage animé Pépé le Putois pour construire la personnalité du célèbre pirate. Résultat: Jack Sparrow marmonne, babille et caracole. Il porte du maquillage noir, trimballe de nombreuses babioles et tresse ses cheveux. Son attirail lui donne des allures de gypsy, qui se mélangent avec ses vêtements de pirate.
«Il y a des gens à Disney qui n'aimaient pas ce que je faisais au début», a expliqué l'acteur. «Ils ont pensé à me sous-titrer.»
Mais avec des recettes de 2,7 milliards au box-office mondial, plus personnes ne conteste aujourd'hui les extravagances de Jack Sparrow.
Jerry Bruckheimer travaille déjà à l'écriture du scénario d'un cinquième «Pirates des Caraïbes», et Johnny Depp assure vouloir faire partie de l'aventure tant et aussi longtemps que la recette fonctionne.
«En travaillant avec des gens aussi géniaux que Jerry et Rob (Marshall, qui a dirigé le film, NDLT), avec des acteurs aussi talentueux que ceux-là, je pense que les possibilités sont infinies», a dit Johnny Depp. «Mais en bout de ligne, ces films sont faits pour plaire au public, qui dépense de l'argent chèrement gagné pour venir les voir. Et c'est quand le public se lasse que l'aventure s'arrête.»
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