jeudi 19 mai 2011

SCOOP: Les premiers doutes des enquêteurs...

Les enquêteurs se demandent pourquoi le Sofitel a mis une heure avant d'alerter la police


Copyright Reuters
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Les policiers qui enquêtent sur la tentative de viol présumée de Dominique Strauss-Kahn s'interrogent sur les raisons qui ont poussé la direction du Sofitel à ne donner l'alerte qu'une heure après son départ de l'hôtel.
C'est un des éléments qui intriguent les enquêteurs. Pourquoi la direction de l'hôtel n'a-t-elle pas immédiatement appelé la police après que la femme de chambre les ait alerté sur l'agression sexuelle qu'elle dit avoir subi ?
Les enquêteurs ont en effet reconstitué minutieusement le fil des évènements entre l'arrivée de la victime présumée dans la chambre de l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) et l'interpellation du Français. Ils estiment que la femme de chambre est entrée dans la chambre peu après 12h00 locales. Puis entre 12h29 et 12h30, Dominique Strauss-Kahn a, selon les caméras de surveillance de l'hôtel et des témoins, quitté l'hôtel en hâte, sans passer par la réception, et hélé un taxi.
Les policiers pensent que la femme de chambre a presque immédiatement rapporté l'agression présumée à plusieurs collègues. Or le premier appel de l'hôtel au 911, le numéro d'urgence de la police, a été reçu à 13h32, selon les documents cités par cette source. La sécurité du Sofitel a alors affirmé à ses interlocuteurs qu'elle souhaitait rapporter une agression sexuelle. Les premières équipes de police sont arrivées sur place 13 minutes plus tard.
Deux explications possibles
Les enquêteurs hésitent donc entre deux explications possible à ce délai d'une heure. La première serait que la victime présumée a été tellement choquée et son récit de l'agression si surprenant que la direction de l'hôtel a mis une heure avant d'être sûre qu'elle devait alerter les autorités. La deuxième option, qu'ils privilégient, serait que la direction française de l'hôtel n'a pas voulu se précipiter pour dénoncer un client français si prestigieux. Sur ces deux versions possibles des faits, la direction du Sofitel de New York, que l'agence Reuters a tenté en vain de joindre, n'a pour le moment apporté aucun commentaire.
Les policiers tentent aussi de détailler l'agenda de Strauss-Kahn jusqu'à son arrestation à bord d'un avion à destination de Paris, sur le tarmac de l'aéroport John Fitzgerald Kennedy de New York. Dans la nouvelle demande de libération sous caution déposée par la défense, les avocats de l'ancien ministre de l'Economie déclarent que leur client a quitté l'hôtel à 12h28 et qu'il s'est rendu à un rendez-vous pour déjeuner "à quelques rues de là", vers 12h45. Toujours selon une source interrogée par l'agence Reuters, les enquêteurs estiment que Domnique Strauss-Kahn a appelé l'hôtel à 15h30, vraisemblablement de l'aéroport, pour demander s'il n'avait rien oublié.
La police présente au Sofitel a alors prié le personnel de demander à Strauss-Kahn de préciser où il était pour qu'on lui rapporte son téléphone portable. Elle a ensuite demandé au Port Authority, qui dirige les infrastructures liées au transport dans la métropole new-yorkaise, de retenir l'avion jusqu'à son arrivée. Les agents du Port Authority sont montés à bord de l'avion d'Air France vers 16h30 et ont prié le directeur du FMI de quitter l'appareil en silence. Il a alors été remis à la police, menotté et emmené dans un commissariat de Harlem.

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